Chausser ses bottes de 7 lieues, et faire la navette en Gallia Narbonensis

A la lecture de l’intitulé, vous pensez sûrement : “la pauvre fille, elle a un peu trop abusé du vin chaud”.
Mais pas du tout juste un petit peu ^^” !!! Pour autant, j’ai encore toute ma tête.

Donc, je continue (avec lucidité) mon déballage de mes dernières douceurs festives. Après les Mantecaos Navidenos, biscuits typiquement espagnols, je vous propose de poursuivre ce périple. Cette fois, embarquement en vaporetto (sorte de navette fluviale), direction la péninsule italienne.

Cela dit, ce n’est pas un voyage en terre inconnue. Précédemment, mon excursion organisée a déjà fait un arrêt en “Gallia Cisalpina” (terme latin pour gaule cisalpine, soit le nord de la péninsule). Avec une rapide visite de l’un des chefs-lieux de la région : Mutina, Modène. Où je propose de goûter une spécialité locale : les Amaretti !!!

Via un petit détour, en navette, par notre belle Gallia Narbonensis (Gaule narbonnaise) – ainsi nommée par les romains après la fondation, en 118 av. J.C., de la colonie de Narbonne – équivalent de nos jours à la Région Provençale. Vous vous régalerez alors de la spécialité locale la plus emblématique : la Navette !! Tiens donc, quelle étrange coïncidence ^^”.

Effectivement, ce biscuit provençal (marseillais pour les plus vindicatifs) préparé traditionnellement lors de la Chandeleur, se singularise par sa forme. Oblongue, avec un sillon au milieu, comme une barque. Ou une nef, “Naveta” en provençal. Symbole de la barque avec laquelle les 3 Maries (disciples de Jésus) arrivent aux Saintes-Maries-de-la-Mer. D’ailleurs, j’ai déjà un début de collection sur le site.

Petite rétrospective en images
Navettes à la Fleur d’Oranger, Orange & Fenouil
Navettes goût Mojito, à la Menthe & Citron vert
Navettes au Cacao & Fleur d’Oranger
Navettes au Pamplemousse, Safran & Vanille

En cette période de fêtes, je suis d’humeur taquine et facétieuse. Je prends un malin plaisir à revisiter (quelque peu) les recettes. Afin de leur donner un air plus festif.

Attention une Navette peut en cacher une autre !!!

D’abord, une brève escale (le temps d’un aller-retour ^^”) à Massilia. L’antique cité marseillaise, à l’époque fidèle alliée de Rome. Puisque, pour cette nouvelle version, je conserve les “marqueurs intemporels” du biscuit :

  • la Fleur d’Oranger
  • l’Huile d’Olive, vierge et biologique. Toujours la même. Ma botte secrète, mon arme ultime ^^”. Une huile de production 100% artisanale, qui provient directement des Pouilles (région du sud de l’Italie, le talon de la Péninsule). Très parfumée, avec une forte puissance aromatique.

Aussi curieux que cela paraisse, je ne parle pas un traître mot d’Italien. Absolument pas. J’ai fait Allemand en seconde langue, rien à voir XD. Pour autant, j’arrive à comprendre et à saisir le sens des mots, lorsque je lis un texte. D’ailleurs, c’est pareil pour l’Espagnol. Et je ne me l’explique pas. Ma foi, cela arrange bien mes affaires. Car ça élargit considérablement mon horizon, et m’ouvre tout un champ des possibles. Désormais, je surfe (sur la toile) même à l’international ^^”.

De sorte que, je fis une étonnante découverte. A la lecture de plusieurs blogs italiens, une recette a particulièrement retenue mon attention. Sensiblement identique à celle des Navettes. A ceci près qu’il n’y a pas d’oeuf. Aussitôt, mon cerveau s’active, je bouillonne d’idées…… Pour aboutir au résultat que vous avez sous les yeux :

Un “mix-and-match” de toutes ces recettes, pour une Navette unique. Rencontre entre nos deux cultures.

Navetta trecce con Fiore d’arancio, Mandorle e Arancia – Navettes tressées à la Fleur d’oranger, Amandes et Orange

Premier constat de ce qui saute aux yeux…… La forme. En tresse, façon Candy Cane. A l’image des bonbons en sucre d’orge, en forme de cannes rayées (rouges et blanches), aromatisées à la menthe poivrée. Souvent associés aux fêtes de Noël (dans les pays anglo-saxons), ainsi qu’à la Saint-Nicolas. Comme un rappel régressif de souvenirs d’enfance.

Un véritable défi. Car le tressage, c’est tout un art !!! Il faut agir avec patience et dextérité, pour arriver à un tel visuel. Avec la pratique, on finit par en maîtriser la technique. Sans doute, vais-je devoir m’entrainer encore un peu.

Deuxièmement, le parfum. Dans les versions italiennes, il y a du vin blanc. Or, je conserve les arômes traditionnels, quintessence même des Navettes provençales. Donc, je le remplace tout naturellement par du jus d’orange (fraîche bien sûr), pour axer encore plus sur cette saveur d’agrume. Et, avec “l’humidité” apportée, avoir à coeur un biscuit plus tendre. En plus, en hiver, on a besoin de vitamines D. Et surtout, cela convient à tous les enfants, petits et grands, car sans alcool.

Comme c’est une Navette version végane, sans oeuf, je le remplace par…… Du lait d’Amande. L’accord, avec l’orange et la fleur d’Oranger, fonctionne à merveille. Il apporte aussi des effluves doux et subtils, évocation de cet esprit “provençal”.

J’utilise l’Amandina de Perl’Amande, plus riche en amandes (6,5%),
à la fois plus crémeux et onctueux. Et surtout  sans sucre ajouté.

De fait, j’y ajoute également un peu de poudre d’amandes. Afin d’apporter croquant et friabilité au biscuit.

Pour rester dans le régressif, un soupçon de sucre vanillé. Avec ses notes rondes et chaudes, la vanille évoque indéniablement l’enfance et l’esprit de noël.

Toutefois, cette nouvelle version se distingue par une innovation majeure. Selon moi, c’est même la véritable plus-value du biscuit. A savoir : la farine. Ici, partiellement remplacée par de la Super’ Farine Orange, à la carotte et à la courge. Création de la marque GreendOz’, dont vous trouverez une autre utilisation ici. A l’instar de mes Mantecaos de Noël, son association avec l’orange convient parfaitement.

Quelques étapes en images

Dans le but d’améliorer le visuel, je crée un effet marbré :

Je scinde ma pâte en deux
Du cacao pur et sans sucre (avec une pointe de cannelle) pour colorer une première moitié
Je parsème de la poudre d’amandes sur mon pâton, pour apporter encore plus de texture
Pour la deuxième moitié, un soupçon de safran
Pas trop, juste ce qu’il faut pour avoir une belle coloration jaune-orangé. Le but c’est pas de manger une paëlla !!

Ensuite, après un temps de repos, je passe au façonnage :

Comme vous pouvez le constater, certaines sont mieux réussies que d’autres ^^”

Enfin, je passe à l’étape finale : la mise en beauté :

Un “badigeon” à la fleur d’Oranger….. 
Suivi d’un poudrage au sucre parfumé à l’orange
Avant cuisson au four

Conclusion : même si ces Navettes tressées m’ont donné un peu de fil à retordre, je suis malgré tout satisfaite du résultat. Un petit gâteau sec, à la croisé entre authenticité et contemporanéité, dans un savoureux mariage entre nos deux cultures (intimement liées historiquement). Tout en harmonie des saveurs, avec différentes textures. Comme disent les italiens, ces biscuits sont “croccanti fuori e morbidi dentro”, croustillants à l’extérieur et moelleux à l’intérieur.

A l’instar des Amaretti, comme des versions précédentes, les Navettes tressées se bonifient avec le temps et se conservent très bien. Au moins 15 jours. Au-delà, je ne saurais vous dire, car généralement elles ne font jamais long feu !!

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